D’abord rassuré par les premiers signes du pouvoir socialiste en rupture avec les années de disette sarkozyste, le secteur associatif regrette aujourd’hui d’être écarté des grandes réformes. Entretien avec Politis.

Tout avait pourtant bien commencé. Les discours du candidat Hollande en leur faveur, la nomination d’une ministre chargée de « l’Éducation populaire et de la Vie associative », l’apparition d’un ministère délégué à « l’Économie sociale et solidaire »… Les associations petites et grandes, malmenées par 5 ans de coupes budgétaires et le « mépris » du gouvernement sortant, attendaient le changement de pied ferme. Elles sont aujourd’hui contraintes de reprendre leur mobilisation contre les premières décisions du gouvernement socialiste.

Politis.fr : Le secteur associatif ne cachait pas son enthousiasme au lendemain de l’élection de François Hollande. Pourquoi ?

Didier Minot (1) : La situation s’était beaucoup dégradée ces trois dernières années avec la baisse des crédits publics. En janvier 2010, la « circulaire Fillon » assimilait les associations à des structures commerciales en leur appliquant le régime européen des aides aux entreprises. Cela s’est concrétisé par une multiplication des appels d’offres au détriment des subventions. C’est une marchandisation des associations, en négation du rôle fondamental qui est le nôtre pour le lien social, la démocratie, la transition écologique, l’éducation populaire, etc.

Face à cette logique, les promesses de François Hollande pendant la campagne et les premières déclarations du nouveau gouvernement étaient encourageantes. Nous avons même été reçus par le gouvernement, ce qui tranche nettement avec le mépris du gouvernement précédent. Nous avons formulé 6 propositions pour renforcer le rôle des associations et les partenariats avec les collectivités en insistant sur la distinction des activités lucratives et des actions au service du bien commun.

Qu’est-ce qui nourrit aujourd’hui votre inquiétude ?

Nous constatons que les décisions prises pendant l’été ferment la plupart des portes que les déclarations d’intention avaient ouvertes. La Révision générale des politiques publiques (RGPP) Collectif des associations citoyennes, créé en 2010.

A lire dans : http://www.politis.fr

En savoir plus :

La RGPP, vivement critiquée par les 3 inspections générales, Politis, 27 septembre 2012

C. Amblard, Economie sociale et solidaire : ce que prépare le gouvernement, ISBL consultants, 27 septembre 2012 : voir en ligne

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