Avec des moyens en baisse de 40% depuis 2003, le non-respect des promesses électorales du candidat à la présidence de la République Nicolas Sarkozy en 2007, une nouvelle baisse du budget des sports 2011 était attendue. Que pèse le sport dans un budget en régression ?

Pas grand-chose. Envolées les belles promesses de piscine olympique, de stand de tir, de grandes salles, car le budget du sport est rogné de presque 15% par rapport à celui de l’an dernier. Au milieu d’une bataille interne entre Rama Yade, la secrétaire d’État chargée des Sports, et Roselyne Bachelot, sa ministre de tutelle, il ne fallait pas s’étonner que le sport soit abandonné et méprisé par le gouvernement qui ne s’en sert aujourd’hui qu’à des fins de communication au lendemain des victoires des athlètes à Barcelone ou encore des prouesses des nageurs tricolores à Budapest. Mais une fois la photo passée, il faut malheureusement se rendre à l’évidence : les crédits budgétaires pour la mission sports seront de 208,5 millions d’euros en 2011, soit une baisse de 35,23 millions par rapport à 2010 (moins 14,4%).

À ces crédits tirés du budget de l’État s’ajoutent les 247,4 millions d’euros provenant du Centre national de développement du sport (CNDS), financés par la taxe sur les Jeux de la Française des Jeux, par les opérateurs de paris en ligne et par 5% des droits télé du football professionnel. Mais le CNDS participera à hauteur de 150 millions d’euros, sur quatre ans, à la construction des grands stades en vue de l’Euro de football 2016. Une part belle pour le sport professionnel au détriment du sport amateur qui devra se contenter, comme d’habitude, de ce qui restera au bout du compte.

Cumulés, les crédits de la mission sports représentent donc 455,9 millions. « Si l’on contrebalance la baisse des crédits budgétaires et l’augmentation du CNDS, alors le budget des sports n’est plus en baisse que de 3,1% par rapport à 2010« , précise Mme Bachelot, indiquant par ailleurs que les primes olympiques (1,4 millions d’euros) seraient économisées en 2011, année sans JO, et que la suppression de DIC (droit à l’image collective) allait faire gagner à l’Etat 24,7 millions d’euro, sans contrepartie pour le sport. À ce désengagement de l’État s’ajouteront les effets du projet de reforme des collectivités territoriales, qui ne pourront plus rester, notamment après le 1er janvier 2012, les premiers financiers du sport en France. – A.L.

Source : L’EQUIPE

Print Friendly, PDF & Email





© 2024 Institut ISBL |  Tous droits réservés   |   Mentions légales   |   Politique de confidentialité

Vous connecter avec vos identifiants

Vous avez oublié vos informations ?