Ce rapport d’information dresse un constat sur le bénévolat en France en 2005. Y’a-til une crise du bénévolat ? A quelles mutations le bénévolat est-il confronté ? Autant de questions qu’il convient d’aborder avec prudence.

Selon M. Frédéric Bolotny (1) , « il n’y a pas de crise du bénévolat en France ». Selon lui, il conviendrait de s’extirper d’« un certain catastrophisme » « ambiant » et ainsi de l’idée reçue qu’« il n’y aurait plus de bénévoles » en France.

En effet, les statistiques récemment parues en 2004 laisseraient plutôt penser que la France connaît, au contraire, un essor du bénévolat : 12 millions de bénévoles en France en 2004, c’est le chiffre qui ressort des dernières études de l’INSEE (2).

Néanmoins, il convient de rester prudent.

Leur nombre se réduit à environ 3 millions de personnes, si l’on considère les « bénévoles réguliers », c’est-à-dire ceux qui répondent à trois critères cumulés : appartenance à une association exercice d’une activité sans contrepartie, l’activité correspond à une fonction continue bien définie pour un minimum de deux heures par semaine en moyenne annuelle.

Une enquête en cours (3) semble confirmer les difficultés qu’ont les dirigeants associatifs à trouver des bénévoles.

Lors de cette enquête, plus de 200 associations ont été interrogées. Pratiquement toutes (96%) indique qu’elles ont davantage besoin de bénévoles qu’il y a cinq ans (4) , cette attente venant avant les besoins en biens matériels (65%) et en moyens financiers (63%) (5), ce qui prouve que ce sont précisément les bénévoles qui leur font le plus défaut.

Dans son rapport, le sénateur Bernard Murat dresse un constat lucide de la situation des bénévoles en France et formule 10 propositions en faveur du bénévolat :

  • Première proposition : créer un réseau de centres de ressources des bénévoles par la labellisation des structures qui en font la demande
  • Deuxième proposition : instituer un « passeport du bénévole »
  • Troisième proposition : instituer au profit des élus associatifs bénévoles un crédit à la formation, financé par les associations
  • Quatrième proposition : accorder à chaque élu associatif un trimestre d’allocations retraite par tranche de 10 années d’engagement associatif
  • Cinquième proposition : élargir le dispositif du congé de représentation
  • Sixième proposition : créer un tronc commun de formation pour l’ensemble des bénévoles
  • Septième proposition : encourager le développement du mécénat de compétences des petites et moyennes entreprises
  • Huitième proposition : élargir l’attribution de la prestation de compensation de la personne handicapée au champ associatif
  • Neuvième proposition : renforcer le dispositif de validation des acquis de l’expérience (VAE) bénévole
  • Dixième proposition : reconnaître l’expérience bénévole dès le collège, au lycée et dans les établissements d’enseignement supérieur

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Notes:

[1] Frédéric Bolotny est Professeur au Centre de droit et d’économie du sport : « Y a plus de bénévoles, paru in Revue Juridique du Sport, Juillet 2004, n°71, p. 35

[2] INSEE première numéro 946, février 2004

[3] Présente sur la toile Internet depuis deux ans, l’organisme jeveuxaider.com permet aux associations d’exprimer leurs besoins, en particulier en matière de bénévolat et d’aide matérielle

[4] D’après l’enquête, ce besoin se fonde sur le développement de leur activité (80%) que sur une réduction du temps d’engagement des bénévoles (20%)

[5] Enquête de l’INSEE sur la vie associative (octobre 2002) réactualisée en novembre 2004

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