Depuis la rentrée de septembre 2014, toutes les écoles maternelles et élémentaires publiques appliquent la réforme des rythmes scolaires, et les collectivités territoriales son corollaire : la mise en œuvre des temps d’activité périscolaires (TAP). Un dispositif qui a engendré de profonds changements.

Recrutement d’animateurs, restructuration des ressources humaines, notamment pour le personnel des services hygiène et de la cantine, réorganisation du transport scolaire : la réforme des rythmes scolaires et la mise en place des TAP ont impacté l’organisation des collectivités et entraîné une réelle surcharge financière. D’autant que, pour bénéficier des financements de l’État et de la CAF, les collectivités sont dans l’obligation de mettre en place un projet éducatif territorial (PEDT) pour l’accueil des enfants. « Comment parler de projet éducatif partagé dans un système coercitif et culpabilisant pour les élus ? » se demande Emmanuel Cattiau, directeur général des services de Magny-les-Hameaux (Yvelines).

« L’État et la commune ont toujours été les deux pilotes des politiques éducatives publiques, souligne Alain Bocquet, ancien directeur de l’Éducation de la ville de Nanterre (Hauts-de-Seine). La conduite de cette réforme illustre une nouvelle fois que la façon de travailler de l’État est désinvolte par rapport aux collectivités territoriales. Les maires en ont exprimé une vive amertume, d’autant que l’État redistribue peu. »

D’après une enquête (1) menée par l’Association nationale des directeurs de l’éducation des villes (Andev), la rentrée de septembre 2014 a été évoquée de manière sereine par un tiers des adhérents.

« Il ne faut pas se leurrer, de nombreuses collectivités ont subi la réforme des rythmes scolaires », souligne Ornella Del Giudice, vice-présidente de l’Andev et directrice de la jeunesse à la mairie de Reims. Au moment de la concertation en 2012, « elle a fait l’objet d’un consensus, précise-t-elle. Mais sur le terrain, cela a été plus difficile, en raison d’un manque de communication entre le national et le local, notamment au niveau de l’Éducation nationale. »

Malgré tout, « je trouve que les collectivités ont été volontaires, ajoute Alain Bocquet. Elles ont cherché des réponses techniques et éducatives ». « Avec les activités périscolaires, nous avons tenté d’améliorer la notion de parcours des enfants et d’offrir des plages horaires longues pour une vraie réflexion sur les enjeux », témoigne Armelle Billaudelle, directrice générale adjointe des services à Magny-les-Hameaux.

À l’heure actuelle, les collectivités évaluent la réforme des rythmes scolaires et réalisent les ajustements nécessaires. Des difficultés se révèlent surtout dans le quotidien : répartition des locaux entre enseignants et animateurs, transfert de responsabilité des enfants.

Les collectivités sont dans une logique de complémentarité et de continuité, « complexe à mettre en œuvre selon les écoles, notamment parce que les enseignants sont fragilisés », explique Ornella Del Giudice. Et de conclure : « Cela a été plus facile dans les collectivités où des partenariats sont déjà en place. »

 

source : http://www.lettreducadre.fr par Laure Martin

 

 

En savoir plus :

 

Formation ISBL CONSULTANTS du 2 octobre 2015 : Réforme des rythmes scolaires : quelles responsabilités pour les opérateurs municipaux et associatifs?  » , animée par Jean-Pierre VIAL

 

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Notes:

(1)Enquête de l’Andev réalisée par internet du 20  octobre au 3 novembre 2014 auprès des adhérents de l’Andev. 705 personnes interrogées/210 questionnaires complétés.

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